dimanche 16 février 2014

Phobie Sociale

Personne ne peut comprendre
L'incertitude
Personne ne peut entendre

La solitude

Ces mots qui ne veulent jamais sortir

Sur la gorge gravés
Ces mots que j'ai du mal à écrire

Une totale anxiété

On ne m'a appris à parler que pour dire des choses dites "utiles"
Mais lorsque j'ouvre la bouche, ce que je dis me semble si futile
Que je préfère le garder pour moi, même si cela signifie
Que je ne parlerais plus jamais de toute ma courte vie

Sauf qu'à force de taire ma voix
Je n'ai plus vraiment le choix
C'est un effort beaucoup trop lourd
Pour que je me permette un discours

C'est vrai, bien trop vrai
Je me connais, et je le sais
Que je refuse le moindre échec, au point
De ne me laisser aucune chance de réussir enfin

Alors j'écoute, je note, je pense, je retiens
En faisant de mon mieux pour n'oublier rien
Et le reste, le non-dit, tout ce qui est mien
Est mon otage, je le maltraite et je le retiens

De toute manière j'ai beau travailler
Sur moi-même, me bouger, me forcer
Tout s'écroule encore, je n'y arrive pas
Comme si ça ne venait pas vraiment de moi

Livrée à cette foutue phobie
Qui s'accroche à ce que je suis
Fausse les traits de mon caractère
Et trompe ainsi la terre entière

J'aime les gens, et je ne peux leur dire
Mes sentiments, je ne peux que les enfouir
Juste au bout des lèvres, suspendus
A jamais, ils ne peuvent qu'être tus

Je frissonne, je tremble, je me sens étouffer
Lorsque le son de ma voix vient à s'échapper
A la rencontre, d'aimés comme d'inconnus
Malgré moi, le malaise vient, impromptu

Et la honte vient m'envahir
Pour me donner envie de fuir
Ce monde malade et inadapté
Aux introvertis et intimidés

J'aime les autres, mais ils me font mal
Et leur rejet m'est chaque fois fatal
Ils m'écrasent de leur fière indifférence
Et me laissent en état de convalescence

Ils veulent des paroles quand je n'en ai plus
Et je perds mon souffle, prise au dépourvu
Ils délaissent les actes quand je n'ai que ça
Et je n'ai plus qu'à m'éloigner avant le résultat

Des amis qui ne tardent à s'éloigner
Parce que je n'ose plus les aborder
Des connaissances que je voudrais enlacer
Mais nous ne sommes que des étrangers

Ces étrangers qui ont toujours l'air de me détester
Avant même de savoir à quoi je ressemble ou m'approcher
Je ne rêve que de les connaître et les apprécier
Mais le premier pas est toujours le plus compliqué...


Anxiety by aegina

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