vendredi 19 octobre 2012

Un Mot

Au fil des pages d'un livre, poser des mots sur un mal-être de toujours... et se découvrir encore plus seul que ce que l'on a jamais imaginé...

Et maintenant, que faire ? En parler ? A qui en parler quand cela pose inévitablement un problème d'égo à ceux qui entendent ce que tu as à dire ? Comment pourraient-ils seulement accepter cette idée ? Comment moi puis-je l'accepter sachant que je tiens un point d'honneur à poser chacun sur un pied d'égalité en toute occasion ? Comment leur parler de ce qui ne constitue qu'une simple différence mais qu'ils verront comme quelque chose qui ne peut être qu'avantageux (donc dont on ne peut se plaindre >>), et qui a juste toutes les chances de supprimer toute crédibilité à ma modestie ?

Comment en parler librement sans avoir ensuite affaire à des "suiveurs" qui, malhonnêtement, se réclameront de la même particularité ? Comment pourrais-je supporter que ces intéressés affirment se mettre à ma place alors même qu'ils n'ont jamais enduré la souffrance que procure cette différence ?

Et à l'inverse, si je n'en parle pas, comment pourrais-je repérer parmi mes proches qui subit ou non ce mal-être, s'il y en a, pour que l'on puisse se délivrer de ces chaînes, se libérer de ce secret qui n'en est pas vraiment un, et qui se vit au jour le jour telle une maladie pour ceux qui l'endurent, et comme un atout ou une preuve d'orgueil aux yeux de ceux qui ne le vivent pas...


. . .


Bref, je prends mon courage à deux mains pour vous le dire...

Je me suis découverte "surefficiente". 

Je n'aime pas DU TOUT la construction de ce mot, qui fausse toute l'interprétation que l'on peut en faire (en faisant un rapprochement gratuit avec surdoué, ce qui n'a juste rien à voir -_-), mais j'ai pas le choix, il n'en existe pas d'autres pour décrire ce que je vis.

Surefficiente mentalement, comme environ 15 à 30% de la population mondiale. Cela ne veut pas dire que je suis plus ou moins intelligente ou douée que les 70% restants "normaux", juste que je fonctionne différemment.

Si vous faites plus tourner votre cerveau gauche, moi j'utilise plus le droit. Mes pensées ne circulent pas pareil, mon mode de compréhension des choses n'est pas le même. La logique seule ne me suffit pas, si elle n'est pas reliée à d'autres concepts.

Mon attention est facilement perturbée par ce qui m'entoure. Je n'arrive plus à me concentrer sur quelque chose à la moindre manifestation ou pression extérieure. Pour ma part, un bruit et c'est foutu. Impossible de reprendre le fil de mes pensées, il faut tout reprendre depuis le début. Et c'est épuisant ._.

Je suis idéaliste au maximum, je suis très attachée à des principes que je vois comme universels (par exemple l'amour, l'amitié et le respect d'autrui, pour ne citer qu'eux) et je ne peux pas m'empêcher de m'emporter dès lors que je constate qu'ils ne sont pas respectés. Naturellement je fais ce que je peux pour respecter moi-même ces valeurs, et c'est d'ailleurs ce qui m'aura valu de croiser la route de quelques manipulateurs qui m'auront "redescendue sur Terre" si je puis dire. x'D

Je vis chaque geste, chaque parole, chaque petit détail de la vie de façon hypersensible... et j'interprète également les non-dits, de façon consciente ou non. Vous me rassurerez, et persisterez à me dire que je me fais des films, je pourrais toujours vous croire sur parole et "arrêter de me prendre la tête", la réalité me rattrapera tôt ou tard et prouvera que mon "intuition" était la bonne... (et vous me verrez comme une chieuse, un oiseau de mauvaise augure ou une vantarde si je vous le fais remarquer ^^')

Une partie des choses que je vis tous les jours. Ce dont je ne vous ai pas trop parlé, c'est de l'incompréhension, les coups bas et le mépris auxquels j'ai dû et je fais encore face. Cette façon qu'ont la plupart des gens qui vous entourent de vous faire sentir que vous êtes différent (donc inférieur et critiquable) et que vous feriez mieux de "rentrer dans les rangs, dans la norme", et qu'eux n'ont rien à se reprocher quoi qu'ils fassent.

Cette incompréhension à laquelle je ferais certainement encore plus face maintenant que j'ai dévoilé toutes ces choses-là me concernant si vous ne les acceptez pas.
Si je ne suis pas acceptée telle que je suis. Ce que vous n'êtes pas obligés de faire. Et que je comprendrais très bien. Moi-même j'ai déjà du mal à accepter de voir ma façon d'être et de penser réduite à un mot, qui peut être trompeur de surcroît. >>

Maintenant, moi, au fond, je crois que, "surefficients" ou pas, qu'ils me comprennent ou non, ceux qui me connaissent le mieux parmi mes proches ont toujours su qui j'étais et ne me renieront pas. Et je les aime de tout mon coeur <3

(Le fameux livre : "Je pense trop" de Christel Petitcollin)

EDIT : Je vous invite également à consulter le site de ce monsieur que je viens de découvrir et qui décrit parfaitement tout cela dans une partie spécialement dédiée à la douance ^^

 http://3c.img.v4.skyrock.net/9548/46719548/pics/1891856621_1.jpg

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.